Christelle, prof de géo... et histoire

    CAPES Histoire-Géographie

      Professeur en lycée et collège

Quel a été ton parcours pour arriver en géographie à l'Université ?

J'ai passé un Bac L, spécialité langues. Je voulais me diriger vers les métiers de l'aménagement ou de l'enseignement.

Comment as-tu vécu ton entrée à l'université ?

En arrivant à l'université, j'avais des doutes sur mes compétences car jusque là, je n'avais pas de réelles méthodes de travail. C'est vrai que cela a été difficile pour moi de rattraper mon manque de travail et d'organisation, des années précédentes. J'ai souffert ! Mais en parallèle, la géographie a été une vraie révélation ! Donc, je me suis accrochée et j'ai travaillé.

Comment s'est passé ta Licence Géographie ?

Les premières années de Licence ont été, pour moi, un moment de découverte de tout un tas de cours passionnants comme la géographie du développement, la géologie, la géographie de la mer et du littoral. D'autres cours m'ont moins intéressée comme la géographie urbaine ou celle des transports (que je n'aime toujours pas enseigner en classe d'ailleurs). Bref, je me suis épanouie.

Tu t'es même lancée dans la recherche en géographie !

Oui, la Géographie m'a tellement plu, que j'ai eu envie de faire de la recherche en niveau M. J'ai donc fait un mémoire de Maîtrise en Géographie rurale (actuel M1) .
Ce travail de recherche m'a enseigné la rigueur, m'a fait gagner une curiosité intellectuelle que je n'avais pas encore développée. C'est une chance de faire un écrit long appuyé sur une recherche approfondie.

Le travail en groupe ; le souvenir d'une réunion petit-déjeuner avec nos directrices de recherche, Nicole Croix et Valérie Jousseaume, dans une petite salle municipale d'un bourg de la région nantaise ; l'esprit d'équipe de cette année là, qui était une année portant sur un travail personnel lourd ; sont d'excellents souvenirs pour moi.

Puis, vous vous êtes orientée vers l'enseignement ?

Oui, j'ai passé le CAPES, qui est un concours de l'Éducation Nationale.
Mais, la géographie a formé l'enseignante que je suis aux méthodes du géographe et à une rigueur sur les notions. Elle me permet  de voir et comprendre les paysages et les territoires que je traverse. Je n'ai définitivement plus le même regard sur ce qui m'entoure.
 

Décris-nous ton métier d'enseignante dans le secondaire

Je suis enseignante en Histoire-Géographie, ou en Géographie-Histoire !

Durant 7 ans, j'ai été Titulaire d'une Zone de Remplacement (TZR) avec pour quotidien, une notion de géographie au cœur de mon métier, la distance ! Cela m'a permis d'enseigner à tous les niveaux de la 6e à la Terminale et de découvrir de nombreux établissements.
Aujourd'hui, je suis en poste fixe dans un établissement de la région de Tours.

Mes élèves me disent que ma façon d'enseigner la Géographie est différente de celle de mes collègues ; la très large majorité des enseignants d'Histoire-Géographie ont une formation universitaire en Histoire et ne sont pas Géographes. Mes élèves ont compris que la géographie est une clef pour comprendre ce qui les entoure et qu'apprendre par cœur une localisation n'est pas le cœur de la géographie. Je les appelle "mes petits géographes".
Je reste Géographe autant que je suis professeur d'Histoire-Géographie. Je le revendique même, j'en suis très fière dans un métier où la grande majorité de mes collègues sont des historiens. J'observe, je décris, j'explique et j'analyse. Je ne fais pas d'exposé "catalogue " sur un territoire, mais j'encourage le questionnement sur le territoire. C'est ma différence fondamentale avec mes collègues.

Tu conseilles ton métier aux étudiants actuels de Géographie ?

Oui ! Ce métier me passionne. Il faut s'informer en permanence sur le renouveau de la Géographie et de l'Histoire. Ces disciplines se renouvellent régulièrement dans leurs notions. J'aime bien par exemple les travaux du géographe Martin Vannier sur le concept du tiers espace, au lieu de la notion d'espace périurbain, par exemple.
Il n'a qu'un seul inconvénient à mon métier : il n'y a pas de limite entre la vie professionnelle et la vie personnelle,  on peut travailler tout le temps! Il faut savoir poser ses propres limites.
L'atout de ce métier est la très large autonomie qu'on nous laisse pour construire nos cours.

Et tes projets ?

Pour évoluer, je tente actuellement le concours de l'Agrégation interne d'Histoire-Géographie.  Je n'aurais pas osé me lancer dans ce concours dès le départ, mais la maturité, l'expérience, la confiance en moi me soutiennent aujourd'hui.
Mis à jour le 27 juin 2017.